Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Barnabé rentrait de sa rencontre avec Zhu Jiao, contrarié quant à l'issue de cette dernière. Il ignorait la présence du camp des parasites lupins si proche de la sortie des catacombes...C'était un désastre. Le Parlement devait faire quelque chose. Il grommela dans sa barbe, jetant des regards suspicieux aux nombreux ossements qui tapissaient les murs. Il détestait cet endroit. C'était humide, sombre et puant, un véritable trou à rat que Barnabé préférait ne pas emprunter. Il en conservait de mauvais souvenirs, comme cette fissure dans son crâne suite à un affrontement avec la Scalamandre, cette créature maudite qui résistait au temps et aux Insulaires. Les loups ne pouvaient-ils pas faire leur travail de canidés et ronger les os de cette bestiole de malheur ? Peut-être que cela lui servirait de leçon.

Tout en pensant cela, Barnabé savait très bien que personne n'aurait la bêtise de goûter aux ossements de cet endroit oublié des dieux.

Il entendait des grincements et des cliquetis tandis que les sons ricochaient en un éternel écho sur les parois, augmentant la mauvaise humeur et le malaise du mastodonte. Il grommela de plus bel lorsque de son pas lourd il fit tomber un fémur au sol, lequel produisit un bruit léger aux allures de hurlements tant le silence factice des lieux était épais. Barnabé entendit un autre de ces bruits, et il retint un juron en se retournant observer ce qu'il avait pu faire tomber. Mais il ne vit rien, et ce n'était pas le même son après réflexion : c'était quelque chose de plus léger, de plus délicat. L'ours sombre plissa les yeux et avisa alors une silhouette qui approchait dans sa direction. Il n'était pas nyctalope, comme ses amis félins, mais le blanc de la bestiole approchant était plus lumineux que les ténèbres qui les cernait, alors malgré l'obscurité il finit par la reconnaître.

Il plissa les yeux, se penchant pour être certain de ce qu'il voyait.

Arth-...?

- Barnab-!

L'exclamation stupéfaite du loup surprit Barnabé qui jura bruyamment en se redressant brusquement. Ah bah oui : c'était bien Arthur. Un Arthur peu rassuré, d'après son pelage, mais un Arthur quand même. Barnabé songea, comme à chaque fois qu'il croisait ce ministre : "comment fait ce loup pour se déplacer avec une telle protubérance dans l'dos ?", mais il n'avait pas envie de formuler cette pensée à voix haute. Tant qu'il y arrivait, c'était le principal.

-Je croyais que vous n'aimiez pas les catacombes, continua Arthur d'une voix plus maitrisée pendant que Barnabé le fixait en silence, très contrarié de s'être ainsi laissé surprendre par son cri.

L'ours grogna.

-Quelle idée de crier comme ça ! maugréa-t-il. Tu veux te faire repérer par la Scalamandre ou quoi ? T'as failli me foutre la frousse...

Il soupira, retrouvant un peu de civilité. Face aux personnages courtois comme Arthur, aussi élégant dans son ton que dans son apparence, Barnabé avait toujours l'impression de parler comme un lourdaud de premier niveau - ce qu'il était probablement, en y repensant, mais cela ne l'avait jamais empêché de rabattre le caquet aux prétentieux qui le lui faisaient remarquer.

-Et ouais, je déteste ces catacombes à la noix, mais bon, pas l'choix si je veux aller sur les autres îles. Et toi, Arthur, où tu vas comme ça ?

Barnabé le fixa de ses yeux dorés, inquisiteur. Il avait toujours cru que le loup blanc préférait se tenir à l'écart du danger pour mieux superviser les siens, mais le voilà en train de s'aventurer vers le campement des parasites, seul, à crier pour attirer la Scalamandre ! Peut-être qu'il s'était trompé sur son compte, finalement.

@feat Arthur Des petites notes ici

Barnabé observa Arthur reprendre l'allure princière qui lui était bien plus coutumière que la peur ou la surprise qu'il avait pu montrer tantôt. C'était véritablement un être gracile et élégant, tout le contraire du gros ours qui l'observait derrière ses gros sourcils.

- J'allais justement me rendre sur l'île voisine... l'informa le loup blanc. Je m'inquiète pour les groupes de chasse, je vais m'assurer que nos visiteurs ne sont pas une menace.

Barnabé grogna cyniquement. Une menace ? Evidemment qu'ils étaient une menace avec leur campement établi juste à côté des catacombes, et donc du seul passage menant l'Île de la Chimère aux autres îles...S'ils décidaient de mener un siège, ce serait un désastre.

Arthur ajouta :

-Après vous.

Barnabé arqua un sourcil. Quoi, il voulait une escorte ? Barnabé revenait tout juste de l'Île Hypogéenne, il n'avait pas prévu d'y retourner tout de suite. Cela dit, s'il laissait Arthur aller tout seul là-bas, il craignait qu'il se fasse repérer ou que la Scalamandre le bouffe en chemin, puisqu'ils avaient fait plus de bruit qu'une dizaine d'ours en train de ripailler. Il leva les yeux au ciel.

-Je t'accompagnerais uniquement jusqu'à la sortie des catacombes, mais je n'irais pas plus loin et toi non plus. Les loups sont juste là, va pas te faire capturer en déambulant tout seul. Et va pas non plus t'imaginer que je suis ton garde du corps.

Il grommela puis fit demi-tour de mauvais gré, reprenant le chemin qu'il venait tout juste d'emprunter. Le voilà qui prolongeait son séjour dans les catacombes pour protéger un loup, quelle sale journée. Bon, d'un autre côté, Barnabé était soulagé de ne pas savoir un de ses compatriotes Insulaires tout seul dans les catacombes, il se serait senti terriblement coupable si cela avait signé le décès d'Arthur. Il ne comptait pas le lui avouer cela dit.

Les deux compagnons s'avancèrent donc dans les catacombes en direction de l'Île Hypogéenne, l'un aussi lourd qu'une montagne, l'autre plus léger qu'une plume. Il faisait toujours aussi sombre et humide, mais quelque chose était différent : Barnabé aurait pu jurer que les cliquetis lointains de la Scalamandre étaient plus proches. Il espérait de tout cœur se tromper.

La voix d'Arthur le tira de ses pensées.

- Euh. Ahem, commença-t-il, visiblement embarrassé.

Barnabé tourna la tête vers lui, le fixant de ses yeux d'or d'un air bourru. Pourquoi cette retenue ?

-Il est certain que les ours ne doivent pas être vraiment dérangé de la présence des étrangers. Je veux dire, vous les ours êtes capable de balayer tout l'Archipel d'un simple revers, c'est bien ce que Thorvald Griffe-Rouges nous a prouvé.

Barnabé écarquilla les yeux. Arthur faisait référence à ce renégat en sa présence ? Que cherchait-il à accomplir par là ? L'énerver ? Monsieur Arthur avait peut-être l'air d'un aristocrate à une aile, il semblait bien moins futé qu'il avait l'air noble. Barnabé fronça les sourcils, rétrécissant son regard en une mince fente contrariée.

-Je ne suis pas un Griffes-Rouges, je suis un Griffes-Noires, et il en va de même pour les autres ours, grogna-t-il à son intention. Et si Thorvald-le-renégat a bien montré quelque chose, c'est que la force brute, ça sert à rien face à la détermination et le courage des Insulaires. Et c'est bien grâce à ça qu'on triomphera de ces putains de loups.

Il y avait de la fierté dans ses derniers mots, ce qui manqua d'adoucir son habituelle mine renfrognée, mais cela fut de courte durée car il ajouta dans un grondement agressif :

-Par contre, évite de la ramener à propos de Thorvald-le-renégat. Il n'a rien à voir avec le reste des ours et encore moins avec moi, compris ?

Barnabé s'était penché inconsciemment vers le loup blanc pour lui annoncer ces mots, il se redressa lorsqu'il s'en rendit compte. Il n'aimait pas qu'on lui parle de Thorvald même s'il y réagissait bien moins violemment que pendant sa jeunesse. Après tout, il ne pouvait pas réfuter l'Histoire et ses faits.

Maussade, il continua d'avancer de son pas lourd et aussi dangereusement imposant que celui de cet ancêtre qu'il reniait.

@feat Arthur Des petites notes ici

Bon, même si Barnabé aurait préféré un signe d'approbation plus clair qu'un simple raclement de gorge, il s'en contenta puisque cela semblait empêcher Arthur de l'ouvrir sur d'autres sujets ennuyeux. Tant mieux : le mastodonte qui l'accompagnait aimait le silence, lorsqu'il était plus judicieux que la parole. En plus, cela lui permettait de mieux écouter les bruits de la Scalamandre qu'il trouvait trop proche à son goût. Certes, cette galerie était censée être protégée des assauts de cette créature démoniaque, mais Barnabé savait que les accidents continuaient d'arriver.

Surtout quand un imbécile se décidait à crier comme un demeuré.

L'imbécile en question ne perdait rien de sa superbe en tout cas. Barnabé avait toujours pensé que même s'il trônait au milieu d'un puits à merde, il aurait toujours le regard d'un prince de pure noblesse. Tant mieux pour lui : Barnabé n'avait pas ce sang-froid, il aimait trop râler pour cela. Et bon sang, comment faisait-il pour se déplacer avec une excroissance asymétrique sur son dos ? Cela le perturbait.

Barnabé faisait parfois des fixettes incompréhensibles, malgré ses airs bourrus.

- Bien. Je peux vous poser une question ? demanda à nouveau Arthur.

Barnabé leva les yeux au ciel.

-Quoi enc-...

-"La force brute", l'interrompit l'autre sans attendre sa réponse désagréable, ne serait-elle pas utile pour démontrer à ces loups à qui l'Archipel appartient? Nous nous contentons de les observer, de les épier. Et s'ils nous avaient remarqué eux aussi et si pendant que nous sommes là à nous dissimuler et à attendre qu'ils jouent leur cartes ils préparaient quelque chose? Devrions nous leur laisser le temps de s'installer et de s'accoutumer à l'île?

Cela faisait beaucoup de questions d'un coup pour la grosse caboche de Barnabé qui dut prendre quelques instants pour faire le tri. Il grogna, renfrogné, songeant avec un regard maussade que ces questionnements faisaient écho à ses propres inquiétudes. Arthur et lui étaient peut-être très différents, mais sur ce point ils semblaient sur la même longueur d'onde, voilà qui balaya sa contrariété d'être interrompu. Et le petit loup blanc ne semblait pas porter les parasites dans son cœur, c'était appréciable. Zhu Jiao était bien trop conciliante, sur ce point, et Barnabé le pensait avec pourtant beaucoup d'amitié.

-Ouais, t'as raison sur tous ces points, soupira-t-il entre ses crocs. J'y ai pensé aussi, mais on doit attendre l'accord du Parlement avant de prendre une telle décision. 'Faudrait pas non plus nous jeter dans une guerre alors qu'on ignore tout de nos adversaires.

Il réfléchissait sur ces points tout en les prononçant. Lui-même était du Parlement, mais il n'aimait pas être décisionnaire, il se contentait de représenter les siens, un point c'est tout. Diriger un assaut, c'était son truc. Mener la politique et la diplomatie, il le laissait aux Insulaires plus futés que lui. Barnabé avait conscience qu'il manquait d'objectivité, de toute façon.

Arthur semblait faire partie de la partie pensante de la population - en même temps, il ne pouvait pas vraiment faire partie du bras armé. Barnabé se demanda pourquoi il ne s'était jamais présenté au Parlement, après tout l'actuel représentant des canidés se faisait vieux. D'un autre côté, Barnabé n'aimerait pas être représenté par une fière brindille asymétrique mais bon, encore une fois, il n'était pas objectif dès qu'il était question de loups. Au moins Arthur semblait avoir bien plus la tête sur les épaules que Barnabé ne le pensait, c'était déjà ça.

-A moi de poser les questions maintenant. Puisque t'as l'air du genre réfléchi, pourquoi tu-...

Il s'arrêta alors à un embranchement, s'interrompant. Curieux : il semblerait que les deux Insulaires aient déviés de leur route originelle. Les marquages discrets s'étaient faits plus anciens dans l'obscurité, et Barnabé ne reconnaissait pas ces crânes inquiétants qui d'ordinaire l'observaient avec une familiarité déplaisante.

Le grand ours rabattit les oreilles en arrière, contrarié. C'est alors qu'il entendit un bruit, très proche.

[LANCER DE DE (parce qu'on joue avec le feu à titiller la Scalamandre pendant aussi longtemps !
1 ou 2 : Deux yeux jaunes dans l'obscurité, un sifflement caractéristique ? Pas de doute : "c'est la merde", comme dirait si bien Barnabé.
3 ou 4 : On dirait bien que la Scalamandre est proche, quelque chose bouge dans l'obscurité, mais elle ne semble pas avoir vu les deux compagnons. Peut-être devriez-vous envisager de vous dépêcher et de reprendre le chemin sécurisé ?
5 ou 6 : Ah bah non, c'est juste un os qui est tombé parce que Barnabé est vraiment trop gros et maladroit, ou parce que Arthur est vraiment très asymétrique.]


Barnabé ne vit rien. Il haussa les épaules : son imagination lui jouait des siennes. Il détestait vraiment les Catacombes.

@feat Arthur Des petites notes ici

Stupéfait, Barnabé observa la petite créature qu'Arthur venait de déloger. Il fit la grimace : un Racleur. 'Manquait plus que ça. Barnabé avait horreur de ces petites créatures infectes, pleines de dents et de puces.

-... Ce n'est qu'une de ces immondes petits choses poilues...fit remarquer Arthur avec dédain.

Barnabé lui jeta un regard acerbe. Quel sens de l'observation, bravo. La Grande-Ourse dut entendre sa pensée car brusquement la bestiole se retourna et bondit sur la tête d'Arthur qui s'en débarrassa rapidement. Le grand ours fixa son air dégoûté en arquant un sourcil, seule preuve de son amusement alors que sa museau conservait son éternelle moue grincheuse, mais ce semblant d'humour disparut bien vite quand il remarqua la masse noire grouillante dans le trou que le crâne avait laissé. Barnabé eut à son tour une expression de dégoût, ce qui avec ses grosses dents lui donnait encore plus l'air de faire la gueule, mais il se rendit alors compte que ces créatures vicieuses étaient le moindre de ses soucis.

Parce que derrière leurs petits cris furieux, Barnabé entendait le pas grinçant d'une créature rampante, osseuse, mortellement discrète.

La Scalamandre.

Elle était très certainement dans le couloir juste derrière ce mur d'ossements et de pierre, où les Racleurs avaient fait leur nid. Le problème, c'était que malgré l'obscurité, Barnabé distinguait très bien de larges trous au niveau d'ossements effondrés. Ce mur n'en était pas un : c'était un satané gruyère.

Barnabé jura et recula de quelques pas, alerté.

-On se barre, ordonna-t-il alors rauquement. Vite.

Son ton n'admettait aucune discussion. Il fit volte face et entreprit de s'éloigner, hâtant son allure. Il entendit alors de nombreux os tomber aux sol derrière lui, les crânes explosant au sol avant d'être piétinés par un fémur plus épais que le précédent. La sortie des Catacombes n'était plus très loin, mais les deux Insulaires ayant dévié du chemin ordinaire, Barnabé ignorait combien de temps il leur restait à côtoyer l'obscurité et les ossements. Il laissa Arthur passer devant lui, puisque de toute évidence il était plus rapide que lui, mais risqua un regard derrière eux.

Il devinait deux yeux jaunes entre deux lambeaux d'obscurité.

Pourquoi fallait-il toujours qu'il se mette dans un tel pétrin ? Si seulement ce crétin d'Arthur n'avait pas provoqué les Racleurs...Bordel de bordel de bordel de...

[Lancer de dés :
1 ou 2 : Plus la peine de courir, vous sentez son souffle juste derrière vous...[Intervention du MJ requise]
3 ou 4 : Si vous vous dépêchez, vous pourrez la semer - sauf si Arthur décide de PROVOQUER DES RACLEURS, PAR EXEMPLE.
5 ou 6 : Quelle veine ! La Scalamandre vous a déjà perdu de vue.

EDIT : Franchement je vais envisager de jouer au loto là e_e]

HRP:

@feat Arthur Des petites notes ici