Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Even after the darkest night arise a beautiful sunlight

Feat Viehrs

Depuis quelques jours, la vie était, bien qu’encore discrète, à peine un semblant d’éclat dans son regard océan, revenue habiter le corps du dragon brun. Bien que fugace et encore tremblante, la frêle flamme d’espoir qui avait émergé en lui avait suffit au lupin pour lui faire reprendre ses explorations des autres terres, cherchant une aide quelconque au clan qu’il défendait désormais avec ferveur contre les coups du sort. Sa rencontre avec la solitaire crème et le rassemblement organisé par Sahondra y étaient pour beaucoup, et il ne saurait que trop les remercier d’avoir rallumé en lui ce qu’il croyait éteint à jamais. Un espoir, trop ténu pour le consumer totalement, mais un espoir tout de même, qui réveillait en lui une raison de vivre, une volonté encore sourde mais certaine de continuer à avancer.

Ce jour là cependant, ce n’était pas en quête d’aide et de soutien qu’il s’était aventuré en territoire « ennemi », mais dans le simple but de vagabonder. Ses habitudes antérieures à l’explosion le reprenaient, et c’est avec un soulagement non feint qu’il les accueillait, telles de vieilles amies dont on aurait attendu le retour trop de temps durant.
C’est en terres printanières que ses pas, seuls guides de son épopée, l’avait mené, confrontant le grand mâle au territoire le plus similaire au sien. Un pincement lui enserra le coeur alors que, ravivant des souvenirs encore vifs, son regard se posait sur la végétation alentour. Bien que touchées par la colère du volcan, ces terres ne l'étaient pas au même niveau que celles des estivaux. On y voyait encore la vie, la verdure ici et là. Un sourire mélancolique vint étirer les babines de Valkyon, qui, pour la première fois depuis longtemps, pris plaisir à se perdre en terres étrangères.

Le murmure de l'eau ne tarda pas à se faire entendre à ses oreilles. Il ne savait pas tellement où il se trouvait, n'ayant jamais vraiment exploré le territoire printanier, mais cette douce mélodie semblait l'attirer malgré lui. Sans réellement résister, l'envie ne l'ayant pas frôlé, il se dirigea donc vers la source du bruit, laissant ses hautes pattes le porter sans trop réfléchir.
Ce qu'il découvrit alors le laissa bouche bée. Un bassin, presque identique à ceux des estivaux, se tenait devant lui, déversant son eau turquoise du haut de plusieurs séries de cascade. Le lieu ne semblait pas avoir été, d'une manière ou d'une autre, atteint par les cendre du rugissant volcan. Lentement, peut-être par peur que l'illusion se brise, le brun s'approcha de la rive, tendant le cou pour humer la surface translucide. Aucune odeur de souffre ou de brûlé, juste la sensation rafraîchissante de l'eau.
Le grand mâle n'hésita même pas, et plongea allègrement dans l'eau du bassin. Quelle agréable sensation, de pouvoir enfin se mouvoir dans cette surface qu'il aimait tant, de voir ses ailes retrouver la fonction de nageoire, avalant les courants de l'eau plutôt que ceux de l'air... Valkyon se laissa aller doucement au remous du bassin, laissant à son pelage le soin de retrouver son éclat d'autrefois, se débarrasser de la pellicule terne qui l'entourait depuis trop longtemps déjà.

Un bruit dans son dos brisa toutes ses illusions au lupin. Quelqu'un arrivait. Quelqu'un était sûrement déjà là. Il ne pensa même pas à fuir, il ne le voulait pas, souhaitant juste profiter encore un peu de cet instant qu'il semblait avoir attendu toute sa vie, tant le soulagement l'avait envahi. Il n'avait pas non plus le temps de se camoufler, il serait repéré. Il préféra donc, de sa voix claire et assurée, annoncer sa présence.

- Je ne suis point venu aujourd'hui dans le but de vous porter préjudice. Je suis juste un étranger quelque peu perdu qui cherchait un peu de réconfort, et l'a trouvé en ce lieu. Demandez-moi de partir si vous le voulez, et je m'exécuterai volontiers sans broncher.

Il espérait être tombé sur un printanier compréhensif, qui ne lui sauterait pas à la gorge dès qu'il l'aurait vu et qui, tout au plus, lui demanderait calmement de quitter ces lieux. Il n'était pas sur ses terres après tout et, bien qu'elles aient été dévastées, comment connaître la réaction des maîtres des lieux ?

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Even after the darkest night arise a beautiful sunlight

Feat Viehrs

La fourrure blanchâtre qui apparut alors força Valkyon à fermer les paupières, tant sa couleur était éclatante. Attendant alors que ses yeux s'adaptent, il fut surpris de ce qu'il vit lorsqu'il pu enfin rouvrir les yeux. Lui qui se vantait de pouvoir deviner tant de choses sur les autres en un regard ne parvenait pas à déterminer le sexe de son interlocuteur. Son élégance raffinée et ses longs cheveux lui évoquait un penchant féminin, alors que sa posture lui faisait penser à un mâle.

- Eh bien, eh bien, quel débit de paroles, j'ai presque eu de mal à tout saisir. Si mon nez ne me trompe pas, tu es de l'été, n'est-ce pas ? Simple question purement réthorique.

La voix, fort heureusement, était venue au secours de notre dragon qui, bien qu'elle se trouvât moins grave que la sienne, pu s'établir sur le sexe masculin de sa rencontre. Profitant de ce qu'il faisait une pause, Valkyon s'avança, d'un grand coup d'aile dans l'eau qui souleva une légère vague, vers les berges.

- Inutile de te perdre en politesses avec moi; heureusement pour toi, ce n'est pas mon rôle que de chasser les intrus du territoire printanier et je suis d'humeur joviale aujourd'hui. De plus, la situation présente de ton territoire t'apportes des...Circonstances atténuantes, disons. Rien à craindre donc, hum ?

Le clin d'oeil qui lui fut adressé dessina un sourire sur les babines de l'estival. Il ne savait trop que penser de ce printanier, bien qu'il ne se montrât pas agressif, et décida toutefois de rester un minimum sur ses gardes, tout en essayant de passer un peu de bon temps. Il stoppa sa progression, fronçant légèrement les sourcils lorsque l'autre attrapa un bâton au parfum aussi envoûtant qu'embaumant. Il ne savait pas se que c'était et garda sa curiosité pour lui.

- Simplement...Eclaire moi un peu tu veux, comment as tu trouvé ce lieu ?

Le blanc paru avoir une illumination et reprit aussitôt :

- Ah, mais j'oublie la question la plus évidente : comment te nommes tu, estival ?

Un sourire vint chatouiller les lèvres de Valkyon, dont le ton ironique et étonnamment plein de vie s'éleva presque aussitôt.

- Question débit vous ne vous en sortez pas trop mal non plus, j'ai bien cru trouver quelqu'un capable de me surpasser ! Perdre mon titre de parleur le plus inépuisable de tout Four Seasons, c'est que j'ai eu peur !

Il rit doucement, se hissant sur la berge un peu à l'écart afin de ne pas éclabousser son interlocuteur et s'ébroua vivement avant de revenir vers lui, les ailes légèrement écartées pour mieux sécher. Il redressa la tête fièrement en une mimique ironique avant de se présenter :

- Vous avez affaire à Valkyon très cher, humble chasseur du soleil qui ne fait que passer par chez vous tel une ombre fugace. Quant à ce lieu, je ne l'ai trouvé que par hasard, en déambulant sans prendre garde à l'endroit où mes pattes me menaient.

Il se laissa tomber allongé aux côté du palot, quoiqu'assez proche de lui -peut-être trop- et laissa ses pattes tremper dans l'onde froide tout en tournant la tête vers lui. L'eau claire le rassérénait et la similarité du lieu avec ses propres terres le rendait jovial. Peut-être cette rencontre ne serait-elle pas si désagréable qu'il aurait pu le penser.

- Je puis vous retourner la question printanier, qui êtes-vous donc ? Laissez moi connaître votre petit nom.

Son regard se porta alors sur l'étrange bâton que l'autre tenait toujours. Sa curiosité s'éveilla et il ne pu s'empêcher de demander :

- Et, si cela ne vous dérange pas évidemment, j'aimerais connaître la nature de ce que vous tenez entre vos crocs.

Question pouvant sembler étrange, mais le grand mâle chocolat aimait à apprendre de nouvelles chose et, bien qu'il lui semblât que l'odeur finirait sûrement par avoir raison de sa tête et lui laisserait d'horrible maux, elle lui était pour le moment bien agréable.

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Even after the darkest night arise a beautiful sunlight

Feat Viehrs

L’albinos entra alors dans une contemplation minutieuse de son étrange bâton, semblant surveiller les cendres qui en tombaient à un rythme régulier, avant de poursuivre le jeu de l’estival, redressant la tête et prenant un air hautain pour répondre à celui, fier et sur de lui, de notre Valkyon.

- Sois assuré que je suis enchanté de rencontrer un beau parleur tel que toi, cher Valkyon. Par conséquent, il serait fortement impoli de ma part de ne pas te dévoiler mon nom, alors que tu as toi même décliné ton identité. Son regard rouge plongea dans celui, d’une couleur parfaitement opposée, de Valkyon, le soutenant avec un calme implacable, avant de continuer sa présentation. Je me nomme Viehrs, tout aussi humble ambassadeur du printemps.

La réponse du printanier à sa curiosité ne se fit pas attendre. Il brandit le bâton odorant sous le museau de Valkyon, l’obligeant à reculer légèrement la tête pour ne pas loucher sur l’objet. L’odeur se fit alors plus forte, plus entêtante, pénétrant directement dans les narines de l’estival qui l’examina avec autant d’attention que le dénommé Viehrs auparavant. Une fumée légère et voluptueuse s’en élevait, portant avec elle l’odeur enivrante de l’objet. Il en détourna cependant les yeux pour les diriger vers le printanier lorsque celui-ci reprit la parole.

- Sache, mon cher Valkyon, que je ne vois jamais d'inconvénient à partager ce que je connais. Un sourire amusé se dessina sur les babines de l’estival à la vue du clin d’œil de son interlocuteur. A moins évidemment, qu'il ne s'agisse d'informations un peu trop compromettantes. Ce que je tiens est un bâton que l'on allume par le feu et qui se consume très lentement, si lentement que le soleil aura sans doute le temps de se coucher à nouveau avant que celui-ci ne soit parfaitement éteint. En se consumant, il dégage une odeur agréable qui m'aide à méditer et à garder mon esprit calme et détendu.

Ainsi, il s’agissait d’une méthode de relaxation  que le printanier utilisait pour remettre ses pensées en ordre ? Bien que Valkyon ne pensa pas en user un jour, il trouva l’explication intéressante et s’en contenta, observant encore un instant l’étrange bâton alors que le pâlot s’ébrouait à ses côtés, ôtant quelque saleté de ses poils immaculés. Valkyon se contenta de le suivre des yeux lorsqu’il s’approcha de son flanc, et c’est avec étonnement qu’il l’observa examiner ses ailes. Posant sa tête sur ses pattes, il étendit légèrement ces dernières, permettant au curieux une meilleure contemplation de ce dont il était le plus fier. Il n’eut pas même un sursaut lorsque la patte blanche toucha le cuir brun, et attendit une quelconque réaction, ou plutôt question, de la part de Viehrs.

- A votre tour maintenant, cher Valkyon. D'où tenez vous ces majestueuses ailes que vous avez là ? Pardonnez ma curiosité puérile, mais dites moi donc : vous permettent-elles vraiment de vous élever dans les cieux ?

Valkyon réfléchit un instant, tentant de se remémorer une quelconque figure parentale ailée, et s’apprêtait à répondre lorsque, subitement, son interlocuteur disparut littéralement sous la surface agréablement glacée du lac printanier. L’estival avait bien ressentit une gêne émanant de ce dernier, mais ne s’était pas douté de l’ampleur qu’elle prenait. Il revint peu de temps après, le visage trempé et l’air navré, pour revenir s’allonger aux côtés de notre estival, rétablissant ainsi leur proximité malgré leur différence de clan. Ce n’était pas pour déplaire au grand mâle, à qui les contacts physiques commençaient à manquer, que de trouver quelqu’un d’assez à l’aise pour oser s’approcher de lui ainsi.

- Vous m'envoyez navré de vous avoir faussé compagnie ainsi; mais voyez, mon albinisme et le soleil de midi ne font pas très bon ménage. Il m'est impossible de me "dorer la pilule", même si je ne tient aucune rancune envers l'astre diurne… Néanmoins, notre soleil est bien sympathique en comparaison avec celui de l'Eté !

Valkyon ne put qu’approuver cette dernière remarque.  En tant que parfait estival, il lui semblait qu’il faisait bien frais ici en comparaison avec les températures auxquelles il était habitué, mais tout le monde n’étant pas fait de la même façon, il ne pouvait qu’imaginer ce que Viehrs pouvait éprouver. Dans un élan de sympathie à son égard, il ouvrit alors une aile, l’étendant au dessus de lui en une protection de fortune contre les rayons à son égard agressifs du soleil. Ce parasol improvisé ne lui demandait que peu d’énergie et il se sentait pouvoir le tenir un bon moment.

- Il est vrai que, pour quelqu’un n’étant pas doté pour les supporter, ces rayons sont plus qu’hostiles, et il me serait fort désagréable de vous voir faire une insolation en cette belle journée, d’autant plus que votre compagnie m’est bien bénéfique pour le moment.

Il leva alors le museau vers son aile levée, observant la structure osseuse complexe rendue évidente par la lumière du soleil, qui rendait sa membrane pourtant foncée légèrement transparente. Soucieux de montrer un minimum l’étendue de sa capacité, il l’agita faiblement, soulevant un léger vent frais.

- Pour revenir à votre question, mes ailes me permettent effectivement de m’élever, et elles sont ainsi devenues mes plus fidèles compagnes. Pouvoir voyager durant de longues heures avec le murmure du vent pour seul partenaire… ça a quelque chose de… grisant. Un léger sourire, quoiqu’un peu triste cette fois, vint dévoiler ses crocs blancs. Quand à celui qui me les as offertes, je ne le connais ni de vue ni de nom, mais il me semble pouvoir l’appeler mon géniteur, ma mère n’ayant, à son grand malheur, jamais possédé pareils atouts.

Chassant le voile qui s’était emparé de son regard, il arqua le cou, reprenant cet air fier dont il avait le secret. Il aimait qu’on l’écoute et, aujourd’hui, avait même trouvé un loup qu’il lui était agréable d’entendre parler et avec qui il trouvait intéressant de converser. Soucieux toutefois de garder son personnage ironique, il teinta sa voix, déjà grave, d’un air mystérieux.

- Le ciel a cet attrait que n’aura jamais la terre, qu’il offre des vues magnifique qui pourraient facilement couper le souffle à qui ne les a jamais observées, ce qui, à cette hauteur, serait ma foi problématique. Mais il est dénué de vie et perd, lorsque l’on s’occupe de ce détail, une majeure partie de son intérêt.

Les oreilles de l’estival se dressèrent alors que, de sa queue aux allures draconique, il frôlait les omoplates de son interlocuteur, à l’endroit précis où ses propres ailes se trouvait. Soudain plus sérieux, il se pencha vers lui, arquant légèrement un sourcil et, craignant d’importuner son hôte, d’autant plus qu’il se trouvait sur son territoire, enleva sa queue avant de reprendre.

- Mais dites moi plutôt, si vous étiez dôté de tels atouts, à quoi les emploiriez vous ? Les utiliseriez vous pour votre plaisir personnel ? Ou les mettriez vous au service de votre clan ? Peut-être offririez vous aux plus jeunes le plaisir de pouvoir découvrir une fois le domaine des cieux ?

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