Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Sauras-tu attirer mon attention ?

Ft. Agathe

Ce matin là, Ohm s'était éveillé plus énervé que jamais. On aurait dit qu'un nuage de foudre flottait au dessus de sa tête. Son regard était sévère, rivé droit devant lui. La seule chose qui lui avait remonté le morale en ces jours tumultueux avait été Nihima, bien qu'elle ait beaucoup changé… Il avait tenté de réintégrer les rangs des apprentissages espions, mais on l'y avait refusé. Il devait trouver un moyen d’atteindre son rêve et de ne pas seulement le rêver. Quand il se remémorait les moments où ils avaient déserté les entraînements et qu'il passait du temps à vagabonder avec d'autres loups, il ne pouvait empêcher ses poils de se hérisser. Quelques fois, des grognements sourd lui échappait. Il se sentait seul, trop seul. « Peut-être que si j'allais voir le nouvel Alpha, il me comprendrait. » pensait-il avant de revenir à la raison. Jamais un loup comme lui ne pourrait ne serait-ce que regarder un Alpha. Il ne savait même pas en quoi consistait la posture de soumission que lui avait pourtant appris sa mère.

Depuis son réveil, il ne cessait de marcher, comme chaque jour depuis presque une lune. Parfois, il croisait ses vieux démons et se voyait obligé de se battre. Il venait de chasser un faisan et en avait fait son dîner. Mais malgré ses tourments, il savait rester robuste et droit. Son pelage luisant comme avant et chaque de ses poils ondulait sous le vent. Son collier était touffu et Jack était plus imposant encore. Ce dernier ne s'était pas réveillé depuis un certains temps, pour le plus grand plaisir du mâle. Épuisé par sa marche, il s'arrêta une clairière au soleil, bordée de petits buissons fleuris. Couché sur son flan droit, il laissait le soleil réchauffer son corps endolori. Il lui semblait s'endormir quelques temps quand une odeur le fit se lever dans un grognement rageur. Il n'avait pas envie de se lever, ni de rencontrer qui que ce soit, mais la curiosité eu raison de lui. Il fit quelques pas avant d'arriver devant une jeune automnale. Elle était brune et une épaisse mèche noire cachait son visage. Des motifs léopards noir et blanc décorait son dos et ses joues. Ses pattes et le bout de son énorme queue touffues étaient bordées de blanc et de noir aussi. Elle avait l'air méfiante, elle l'attendait.

L'automnal ne bougeait pas et ne disait rien. Il ne bougeait pas d'un poil, la mine autoritaire. Il n'était pas d'humeur à parler et surtout, il ne semblait pas avoir la force d'articuler quoi que ce soit. Que dirait-il ? Il ne voulait pas engager la conversation, ni même ignorer la louve. Alors, il se laissa tomber sur le coté, attendant une réaction de l'inconnue.

Tant qu'à faire, autant s'amuser un peu !

Ft. Agathe

Le soleil estival brûlait son pelage gris. Ses paupières s'étaient fermées paisiblement, et, en un rien de temps, il commença à s'endormir. Quand tout à coup, la voix de l'automnale le fit sursauter. Il se redressa dans un petit grognement et plongea son regard rubis dans ses yeux dorés.

- Le monde est petit, n'est ce pas ?

Elle était calmement assise, à fixer le même gris. Un grain de malice pétillait dans ses pupilles, elle n'allait pas le lâcher de sitôt. Un coup de vent balaya sa mèche et laissa découvrir les traits fins de son visage. Ohm compris que, s'il voulait rester en paix, il devrait partir. Et peut-être qu'il lui valait mieux s'amuser un peu. Cette maligne allait l'occuper un peu. Un sourire ambitieux l'embellit. Il pencha la tête, et avec un air surpris, il demanda :

- Qu'est-ce que tu entends par là ?

Il en avait oublié qu'elle était automnale. Il ne l'avait jamais vu et c'était normal. Jamais on ne pouvait l’apercevoir sur les territoires de son clan. Il aimait à s'aventurer ailleurs. Les lieux communs l'ennuyaient. On y entendait les louveteaux chialer, les louves crier et des loups parler par petit groupe. Lui restait souvent seul. Il n'avait pas besoin d'ami, pas plus que d'autres choses. Il ne connaissait qu'un poignée d'automnal, Dean était le seul qu'il appréciait vraiment. Mais il n'avait plus de nouvelles de lui. Un frisson traversa son échine lorsqu'il l'imagina mort. Layla aussi était son amie, mais il n'entendait plus parler d'elle. On disait qu'elle était devenu Alpha hivernale et il lui paraissait fou de parler à une Alpha. Elle ne devait sûrement plus vouloir lui parler et devait être débordée par les travaux que son rang lui imposait. Et enfin Nihima que les retrouvailles avaient illuminées ses journées. Cette louve deviendrait-elle une amie ? Ou peut-être, au contraire, une ennemie...

Une, deux, puis trois petites gouttes ...

Ft. Agathe

Un vent frais souffla entre les deux loups, comme pour les figer. Les branches du saule dansaient derrière la jeune brunette et la brise souffla dans leurs pelages. Très vite, le ciel s'assombrit, recouvert de nuage de plus en plus gris. La louve s'approcha, faisant un mouvement de balancier avec sa queue. Un sourire des plus désagréable semblait encrer sur ses babines, Ohm n'aimait pas ce genre de manière. On n'était pas entreprenant avec lui, c'était l'inverse. Il la regardait tourner, inlassablement autour de lui, l'air intrigué.

«Et bien, deux automnaux, hors territoire, qui se rencontre, c'est rare.»

Lui ne voyait rien d'intrigant ou, comme elle le disait de «rare » là dedans. C'était un malheureux hasard. La discussion commençait à devenir lassante pour le jeune gris. Il ne savait pas comment renchérir. Il se serait contenté d'un simple «oui» en temps normal, mais cette fois il était déterminé à faire avancer les choses.

Les nuages s'assombrirent encore et de toutes petites gouttes de pluie tombèrent. Ohm détestait la pluie, aussi fine soit elle. Il leva la tête sur les arabesque noirs qui se dessinaient au dessus de leurs têtes. Le vent se fit plus violent, balayant l'herbe, les branches des arbres et les loups. Un éclair silencieux déchira la voûte céleste, n'annonçant rien de bon. Les branches ballantes de l'arbre n'aideraient pas les deux loups à se couvrir de la météo et il n'y avait là qu'une pleine à perte de vue. Il ne lui restait qu'un solution, creuser une petit tanière. L'automnal soupira lorsque la pluie s'intensifia. Il s'approcha alors des imposantes racines de l'arbre et, à la naissance de l'une d'elle, il se mit à creuser. Ses pattes avant n'étaient pas des plus imposantes mais il réussit tout de même à faire un trou assez gros -pour lui seul. Il s'y roula en boule et regarda la belle Agathe sans même s'imaginer lui faire une place.