Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Kérès passait tranquillement entre les combattants, à la recherche de sa prochaine proie. Cette fois, il allait changer un peu et tenter de trouver un traître du printemps. Ouais. Un loup qui a trahi ses alphas et son clan. Parce que ceux là, ils avaient des comptes à rendre. Enfin bref. Les yeux glacés du soldat fouillaient les environs quand une silhouette attira son regard. Oh oooh, chapeau Kérès ! Un loup passait près d'hivernaux, d'automnaux et d'estivaux sans les toucher. Un sourire s'étira sur son visage et le loup brun s'approcha du printanier en question. Il avait enfin trouvé un des membres de la résistance. Et ce dernier allait payer cher sa traîtrise. Une fois juste en face du loup, Kérès lui lança avec un ton narquois :

- Alors, on a retourné sa veste ?

Bien sûr qu'il l'avait retournée. Ce n'était qu'une larve qui avait peur du pouvoir, peur de la mort et surtout peur d'Oxymore. Mais Kérès, lui, n'en avait pas peur. Il pourrait bien mourir qu'il s'en ficherait. Même si ce n'était pas recommencé. Il savait que ses convictions étaient les bonnes. Oxymore était la plus belle chose qui pouvait arriver au clan printanier. Depuis qu'il était là, le clan avait gagné en puissance. Plus de lavettes ni d'endives, pas de place pour les faibles. C'était ça le truc. En tout cas, Kérès se félicitait de sa petite phrase. Elle sonnait bien et puis elle voulait tout dire sur le ressenti du loup. Il trouvait souvent des répliques comme ça. Et même des mieux. Le soldat se rapprocha du traître, menaçant. Ce loup ne lui disait rien. Il fallait dire que notre Kérès ne s’intéressait pas vraiment aux autres membres de son clan. Il était lui aussi brun, mais d'une teinte différente et avait les cheveux verts. Kérès esquissa un sourire. Il allait bien s'amuser.

Le traître n'avait pas l'air d'accorder beaucoup d'attention à Kérès et il allait bientôt se rendre compte de son erreur. Il s'avançait déjà vers notre soldat, d'un air nonchalant, comme quelqu'un qui était en train de perdre son temps, ou quelque chose du même genre. Ou alors il n'avait rien à perdre et venait au suicide. Cependant, s'il ne se débattait pas, ça serait certes plus facile, mais nettement moins drôle. Alors que le grand loup brun allait se jeter sur la tête d'algue qui osait lui faire face, ce dernier était complètement désintéressé de lui. Et pour cause, il avait les mirettes fixées sur un papillon qui passait par là. Et en plus il se mettait à le suivre, comme un louveteau de six mois. Le voilà qui passait entre les autres combattants, s'éloignant du soldat et poursuivant l'insecte comme si c'était la lumière dans l'obscurité la plus totale. Ah, j'vous jure. En voilà une perte de temps. Le premier traître sur qui il tombait était complètement à l'ouest... Une fois le papillon -enfin- disparu, le loup brun sembla se rendre compte de l'endroit où il était et de la présence de Kérès non loin de lui. Le soldat le regarda tourner la tête de gauche à droite et soupira.

- Où est ce stupide loup ?!

Woh woh woh, attendez. C'est lui que ce microbe venait de traiter de stupide loup ? Le plus stupide des deux, c'est celui qui a décidé de suivre un papillon en plein milieu d'un champ de bataille et juste avant un combat, hein. Le printanier revint en arrière et s'approcha de Kérès. C'était pas trop tôt. Il se mit en position de défense et Kérès le regarda faire, sans bouger d'un millimètre.

- Commence au lieu de papoter. Je suis prêt !

Oh Oooh, on était prêt à mourir ! Très bien, très bien. Avec un sourire en coin, Kérès s'approcha lentement du loup. Il avait une idée derrière la tête et il allait bien s'amuser. Il n'allait pas commencer très fort, non, ça ne serait pas marrant. À quelques pas du loup aux cheveux verts, il lui lança de la boue dessus et recula un peu. Niark niark, il ne devait pas s'attendre à ça. Pour s'amuser encore plus et voir la tête qu'il fera, Kérès lui tira la langue. Il avait l'impression de ressembler à sa sœur en faisant ça mais faisait en sorte de ne pas y penser.